La mort de Socrate
En 399 avant J.-C., s’est tenu à Athènes un des procès les plus célèbres de l’histoire, celui du philosophe Socrate, qui aboutit à sa condamnation à mort.
C’est un jury de 501 citoyens-juges, tirés au sort, qui prononça la sentence fatale à partir de trois chefs d’accusation : mépris des dieux de la cité, introduction de divinités nouvelles, et corruption de la jeunesse.
N’ayant rien fait pour échapper à sa peine, Socrate fut conduit à boire la cigüe.
Depuis plus de deux millénaires, historiens et philosophes s’interrogent sur les vraies raisons de ce verdict fatal, car au-delà du motif officiel d’impiété, les causes réelles apparaissent multiples et complexes. Parmi elles, on avance une raison politique, Socrate ne cachant pas ses critiques de la démocratie.
Il était même proche des factions oligarchiques, qui avaient pris le pouvoir à Athènes, au lendemain de la longue guerre du Péloponnèse. Celle-ci avait opposé Sparte à Athènes pendant plus d’une génération, et avait vu en 404 av. J.-C., la défaite d’Athènes…
Ce personnage énigmatique, déconcertant, suscitait la plus grande admiration des uns, et la défiance voire l’hostilité des autres, déstabilisés par sa pratique pédagogique et son mode de questionnement radical, perturbés par sa religiosité particulière…
Quelques dizaines d’années après le procès, Socrate était réhabilité à Athènes, statufié dans le Pompéion, à l’entrée de l’agora, où il était montré en exemple aux jeunes athéniens…
La postérité s’est employée à relire périodiquement ce procès, aussi bien les premiers chrétiens, qui se sont appropriés le personnage de Socrate, que les philosophes des lumières, qui ont pris le parti de Socrate contre la démocratie athénienne…